Le travail du sol

À Grand Gallius, le travail du sol est une priorité

A LA UNE GAILLAN-EN-MÉDOC Publié le 12/09/2019 à 3h55 par Georges Rigal.


Travail entre rangs avec un cover crop. PHOTO G. R.

« Durant tout le week-end, la propriété viticole présentait sa production, mais aussi sa démarche du travail de la terre.
Ce week-end, la propriété viticole Le Grand Gallius, à Gaillan-en-Médoc, recevait le public et les professionnels pour des démonstrations de travail du sol, dans l’esprit zéro phyto, c’est-à-dire sans employer de désherbant chimique, pour maintenir la vigne propre. Par la même occasion et dans une ambiance conviviale, Grand Gallius proposait la visite de son chai et une dégustation de différents millésimes dans l’appellation Médoc, allant de 2011 à 2016, dont cinq ont été récompensés par une médaille d’or au Chalenge international du vin, ainsi que du Rosé de Gallius, 2017 et 2018, qui a obtenu également une médaille d’or au même challenge, dans la catégorie vin de pays de l’Atlantique.

Pour les démonstrations du travail du sol, la société Marc Ducousso, de Gaillan-en-Médoc, avait mis à disposition un tracteur Landini pour les vignes de 1,50 à 2 mètres. Il était équipé d’un cover crop qui est un appareil de travail du sol à disques pour le milieu du rang équipé de disque en X et en V qui ne créent pas de crête. Il possède à l’arrière un rouleau plombeur qui règle la profondeur de travail et retasse le travail fait devant. Il autorise une vitesse de travail entre 8 et 10 km/h.

Présentation d’outils

Était également présentée une herse rotative pour travailler dans le rang pour des terres beaucoup plus argileuses. Elle ne travaille uniquement à plat. Elle peut servir à reboucher et égaliser des ornières. Cet outil n’autorise qu’un travail lent, entre 2 et 3 km/h. D’autres outils étaient présentés : des disques émotteurs montés sur un support réglable, faits pour le travail de sol le long du rang ; des kress, qui peuvent venir au contact de la vigne sans l’endommager, pour finir le travail autour du cep de vigne et ramener de la terre contre le pied et ainsi chausser la vigne en quatre à cinq passages ; des disques émotteurs associés au kress permettant un travail très propre au bout de deux à trois passages. C’est la parcelle et les conditions atmosphériques qui vont déterminer la vitesse de travail et les réglages des outils, en fonction du type de sol et de l’humidité (sablonneux, argilo-calcaire…).

Derrière un tracteur se trouvait un outil qui travaille sous le rang propriété du Gand Gallius. Ses lames travaillent sous le rang à 5 cm de profondeur. Elles s’effacent automatiquement au niveau des ceps pour reprendre juste après. Cette machine coupe l’herbe sous la vigne en la mettant les racines au contact de l’air. « Nous sollicitons le travail du sol car c’est un travail formidable qui redonne beauté à la vigne et qualité aux raisins, explique Sandrine Bernard. J’encourage les gens qui désherbent encore chimiquement de venir nous voir à la propriété où j’organise des démonstrations à qui me le demande. Je suis ouverte aux personnes qui veulent découvrir le matériel sur place à la propriété. Ce matériel nous ramène en arrière, aux techniques de nos grands-parents. Mais c’est un progrès. Et cela renforce notre affection pour notre terroir. »

Recherche d’authenticité

Marc Ducousso complète : « Il y a un attrait aujourd’hui pour le travail du sol. Les gens veulent revenir à l’authenticité. Il faut avoir les outils les mieux adaptés car cela ne se travaille pas de la même manière. Pour remplacer le désherbage chimique, il faut des outils rapides et efficaces. Et il y a plusieurs passages à faire. »

Revenant sur les deux jours de portes ouvertes : « Je suis contente d’avoir eu des groupes de gens intéressés, reprend Sandrine Bernard. Ils ont pu assister, dans les vignes, au travail du sol. Je suis heureuse de les avoir intéressés. À la suite des démonstrations, nous avons partagé les vins au chai à travers des produits locaux (grenier médocain, boudin…) provenant de Jean-Christophe Manenti, artisan charcutier. Cela nous a permis d’échanger et de créer des liens. »

Grand Gallius espère bientôt recourir à un cheval de trait pour pouvoir aussi évoluer plus en finesse, en douceur, mais aussi par passion de la nature.

« Je pense qu’il va falloir être plus près d’elle et surtout l’écouter. Le travail de notre terre va donner des vins plus authentiques qui vont pouvoir libérer toutes leurs qualités. Parmi les groupes de visiteurs certains très intéressés venaient de loin, notamment de la Sarthe et des Ardennes. « 

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