Château Grand Gallius joue la carte du rosé
Sandrine Bernard présente son rosé 2018. PHOTOS G. R
Le château viticole Grand Gallius appartient à la Société civile d’exploitation agricole (CSEA) du même nom dont les propriétaires sont les époux Alain et Marie-France Bernard. Sandrine Bernard, une de leurs filles, en qualité de soutien familiale, intervient comme responsable de ce domaine, qui comprend une partie d’élevage de vaches, blonde d’Aquitaine et une partie viticole d’un peu moins de 16 ha. Elle présente le millésime 2018 de son vin rosé, sur lequel elle fonde de grands espoirs.
Le domaine réalise depuis 1999 la vinification de son vin, l’un des combats de Sandrine Bernard, du travail de la vigne jusqu’à sa commercialisation. Elle y met tout son cœur, motivée par l’amour des choses bien faites, et cela porte ses fruits. La grosse gelée de 2017 avait fait d’énormes dégâts dans la propriété : 85 % des vignes détruites. Sandrine Bernard et son équipe n’ont pas baissé les bras pour autant. Aujourd’hui, ils sont tout fier du résultat obtenu avec le millésime 2018, dont le rosé.
« Un rosé de star »
« Pour moi, c’est un rosé de star, s’enthousiasme Sandrine Bernard. Ce rosé, pour moi, peut aller partout. Je pense que mon vin, c’est ma sincérité. Dans mon métier, c’est beaucoup de force à donner. On ne regarde pas la fatigue ni les heures quand on aime ce que l’on fait. C’est juste que je suis heureuse d’avoir fait mon vin. Il est beau et bon. Quelle plus grande joie que de vivre cette chose-là ? C’est un rosé de vin de pays d’Atlantique, ce qui compte, c’est la qualité, ce n’est pas l’AOC ».
Elle présente les commentaires de dégustation de Thomas Marquant, d’Œnoconseil à Pauillac. Il y est inscrit : « Belle couleur rose brillante ; nez subtil, net, très joli bouquet fruité aux arômes de framboises, de pêches et d’agrumes. À l’agitation, apparition de notes florales ; bouche équilibrée, belle minéralité, jolies notes d’agrumes et une belle fraîcheur en finale ».
Sandrine Bernard nous fait part de son émotion : « C’est un rêve qui se réalise. Au fur et à mesure on l’a découvert cette année. On le filtrait, on le changeait de cuve. Je pense qu’il a une couleur très brillante, beaucoup de lumière, suivant la manière on met son verre au soleil, il devient argenté à l’intérieur, presque en minéral pierre précieuse. L’attaque c’est la grande fraîcheur, la douceur, la finesse, il est gourmand et a beaucoup d’élégance… Je suis fier de mon travail. De ce fait j’ai fait faire une très belle étiquette et de très beaux emballages. »
Le château Grand Gaillus a participé avec ce rosé de Gaillus au chalenge du vin international, mais aussi au grand concours des œnologues cent pour cent rosé à Cannes. Pour mémoire, en 2017, le château Grand Gaillus a gagné des médailles d’or au chalenge du vin international pour le rosé 2016, le Médoc 2012 et le Médoc 2014.
Une culture raisonnée :
Sandrine Bernard déclare : « Pour faire du bon vin il faut respecter la terre ». Elle nous explique que pour nourrir les pieds de vigne, il est mis en hiver entre deux rangs de l’humus organique réalisé à l’aide du fumier du cheptel de la propriété transformé naturellement en terreau.
Depuis juillet 2018, le désherbage mécanique est réalisé sur l’ensemble des vignes de la propriété. C’est un outil se connectant sur la prise force du tracteur et un système hydraulique qui réalise le travail sans risque pour les pieds de vigne. De plus, il permet de chausser la vigne à l’entrée de l’hiver et de la déchausser au printemps. Il n’y a plus de pollution du sol par des produits chimiques.
Sur les différentes terres, explique Sandrine Bernard, le travail réalisé est très efficace même sur les petits cailloux. La vitesse de progression est d’environ 3,5 km/h. Sur cette machine, il peut être installé des disques spéciaux en fonction du travail à effectuer. De plus, je n’ai besoin de personne avec moi pour le réaliser. Elle précise : « Je propose aux viticulteurs intéressés, de venir voir travailler ce nouvel outil. Je réaliserai en grandeur nature, une démonstration du travail du sol que l’on peut réaliser avec. »
Investissements
À la question : Cela a un coût ? Elle répond : « Cet outil est financé à 30 % par le département de la Gironde dont il faut faire des dossiers mais les outils de sol que ce soit les lames, les disques pour travailler l’herbe au milieu, … Pourquoi ne pas profiter de cette aide pour des outils performants et propres ? »
Sandrine Bernard projette également d’acquérir dans le futur petit à petit de nouveaux matériels. Elle explique : « Au niveau des traitements, nous allons de plus en plus vers des méthodes plus écologiques avec les derniers pulvérisateurs qui ne traitent que deux rangs à la fois en récupérant tous les produits phytosanitaires non utiles, non projetés sur la vigne à l’aide de panneaux qui arrête le surplus. Celui-ci est renvoyé dans la cuve pour être réutilisé. Son intérêt est de ne pas polluer l’environnement et de protèger la personne en cabine. »